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La météo semble favorable pour ce jeudi. Mais j'ai peur qu'il y ait un peu de stabilité. Les grosses chaleurs sont pour moi synonymes de stabilité, mais 2003 nous a démontré que c'était pas forcément vrai.

 

En route pour le col des Portes, Julien m'appelle pour me dire qu'il y a de l'Est modéré à Signes. Toute la montée, je trouverai cet Est, je continue de monter, mais honnêtement, je me demande même si on pourra décoller. Pourtant la météo annonçait du vent, 10 noeuds à tous les étages, mais pas 20. D'autant que toutes les balises confirment les 30 ou 40 Km/H.

Au déco, avec Fred et Jean-Luc, on fait plutôt des plans pour savoir comment retourner au col si on pose devant, que pour aller loin derrière.

Le vent faiblit pourtant, il se redresse un peu, et surtout il est plus régulier et moins fort. Les premiers cums apparaissent. Sans vraiment d'excitation, on décolle vers 13H; Fred en premier et en bi, puis je le suis, puis Jean-Luc. On va vers le Baou, ou on monte bien, à tous les trois, et sans se faire trop tordre.

Premier plaf à 2300, mais sans arriver à monter aux nuages. Etrangement, à cette altitude, on prend du SO léger. Je vois Fred et J-L qui retournent vers le déco, je ne les reverrai plus.

Première transition donc vers les nuages sur la montagnes des Ubac, direction NE(!!) il me faut aller à l'Est du nuage pour trouver le thermique, puis ça monte mieux, (2800), puis la Vautubière, où je monte à 3300. Le vent est bien SE. Première grosse transition vers le Lubéron, une directe de 18km, qui m'amène à 1300 sur le Lubéron. Jamais évident ce coin, avec des brises dans tous les sens, des cums qui mettent tout à l'ombre.

Je m'en sortirai en perdant 2 ou 3 fois le thermique, vers 2400 sur Reillane. C'est le premier point bas, mais il est classique. A noter ma première frontale avec cette voile, mais rien de malsain. Je pourrais facilement tracer vers le Ventoux, mais je me dis que celui-ci passé, cela deviendra beaucoup plus délicat. Il me faut à chaque fois du temps pour trouver les thermiques, j'ai l'impression que ce sont les nuages qui tirent les thermiques.

Puis, en avançant, ça ira mieux, je vais remonter à + de 3000 au niveau du canyon d'Oppedette. Un autre thermique au niveau de Banon, puis au niveau du Revest me permettront de retrouver mon niveau de croisière vers 3300. Lure est passé dans ces eaux là, puis une petite baionnette vers l'Est pour me repositionner dans l'axe d'un alignement, puis je trace vers le Nord.

Me voila vers Lesches, les points bas sont vers 2800. Je perds du temps à chercher des thermiques, qui sont puissants, mais petits. Ce vol ressemble à celui que j'avais fait vers La Chapelle en Vercors, mais Glandasse est tout bleu, alors qu'il y a plein de nuages vers le Vercors. Comme il y a de jolis plafs, je prends l'option Vercors.

J'aurai jamais cru passer dans le coin du cirque d'Archiane, mais l'altitude aide bien. Le coin est effectivement très charmant, mais aussi très encaissé. Avec le vent qu’il y a, j’aimerai pas être bas. Une paire de thermiques pour arriver à la crête. En fait, j'aimerai raccrocher les crêtes du Vercors, vers le Grand Veymont, là ou il commence à y avoir une vrai crête qui fait face à l'ouest. Le plateau du Vercors est à mes yeux le plus beau coin du monde, mais il est absolument désert, et j'aimerai pas m'y poser dessus. Heureusement, je me prends un thermique, bleu, vers Chichilianne, qui va me permettre de survoler majestueusement le Mont Aiguille, à plus de 3000.

En dérivant SE, alors que j'étais plutôt SSO un peu avant, je comprend que j'ai affaire à une confluence qui fait tout le Vercors. Je me lance donc vers l'Ouest pour rattrapper cette confluence que je vois, et je vais presque de suite monter. Bingo!!!

Se faire toute la crête du Vercors à plus de 3000, à plus de 50 Km/h est un grand moment. Je me maudis de ne pas avoir pris d'appareil photo.

La confluence se termine un peu au dessous de Moucherotte. J'ai bien repéré que le soleil se cache sous un voile. Les cums qui m'attendaient de l'autre côté de Grenoble se sont tous éteints trés rapidement. Je continue vers le Néron où je ne prendrai rien, puis vers la crête de la Pinea, mais le coin est très malsain. Demi-tour donc vers le fort St-Eynard, où je vois les arbres pliés par une forte brise d’ouest. Je me refais un peu (1400), avant de plonger vers les champs qui sont de l’autre côté de la vallée de l’Isère.

En arrivant de l’autre côté , comme il me reste une cinquantaine de mètres avant mon champ d’atterrissage, je m’amuse à m’appuyer sur le versant qui est juste derrière. Et ça remonte…

Mais c’est du 0,5. Ca me parait délirant de continuer à me battre, après une journée passée à plus de 3000, à moins de 600m, d’autant que si il y a des beaucoup de champs, ils sont tous pleins de maïs. Pas cool de poser là-dedans. Mais d’un autre côté, je vois mon GPS, qui indiquait tout à l’heure 190 Km, et je me dis que ça serait vraiment couillon de poser si près d’un 200 bornes. Je décide de continuer, en repérant les rares champs posables au loin. J’aimerai passer les 200 bornes en ligne droite.

Je vais ainsi gratter pendant quasiment une heure. Le GPS est redescendu à 185, et il remonte, mais avec une lenteur de comptable Suisse. A un moment, je vais même remonter à 1400. Je vois l’ombre qui gagne petit à petit toute la plaine, et soudain, alors que je viens de passer le km 195, je me rends compte que j’ai le vent de face.

Je joue sur l’accélérateur, en surveillant la finesse qu’affiche mon GPS, ça descend toujours. Puis enfin, le GPS affiche 200. Ouf, je peux dégager vers la vallée, de toute façon, j’aurai eu du mal à aller bien plus loin.

Pas question de rentrer bien sûr, mais comme c’est mon jour de chance, je vais tomber sur une femme qui va à la gare de Grenoble. Donc, pas de question, je dors à l’hôtel, puis je rentrerai demain en train.

C’est pas un si bon plan que ça finalement parce que la température dans Grenoble est tout à fait étouffante, même à 3 heures du matin. C’est même la chaleur qui m’a réveillé à 6H.

Retour donc en TGV, avec un monsieur SNCF qui s’obstine à vouloir me faire aller à Aix TGV, ce qui me fera passer, par un changement à Valence, puis à Nimes. Comme la navette SNCF est bien en retard, je tente le stop, avec toujours beaucoup de chance puisqu’un bonhomme (en 206 cabriolet  SVP) fera le détour pour me déposer à Vauvenargues. Arrivé à la voiture à 12H30.